Restitution 3D - Redoute de l'Aiguille, Fouras
Localisation
La redoute est située dans la commune de Fouras, en Charente-Maritime, au milieu d'une péninsule aujourd'hui appelée "Pointe de la Fumée" mais autrefois dénommée "l'Aiguille" (ou "l'Éguille" selon l'orthographe alors en vigueur), d'où le nom donné à cette fortification côtière. Monument historique (inscription MH à l'inventaire supplémentaire en 2001), elle est propriété de la municipalité et ne se visite qu'occasionnellement.
Historique
Bâtie dès 1673 par l'ingénieur Pierre de Massiac de Sainte-Colombe, la redoute de l'Aiguille n'est alors qu'une redoute de terre, considérée comme la plus vaste du royaume à l'époque (58 m x 70 m). Elle sera parementée au milieu du XVIIIe siècle et percée d'embrasures encore existantes aujourd'hui pour accueillir des pièces d'artillerie.
De nos jours la redoute porte les stigmates du temps et de l'Histoire, lesquels ne l'ont pas ménagée. Le corps de caserne n'existe plus, les embrasures sont pour la plupart bouchées, les fossés comblés, le pont d'accès originel détruit. |
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Éléments de fortification
L'entrée de la redoute
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L'accès originel se faisait au centre de la courtine sud-est et était défendu par deux pièces d'artillerie, chacune logée dans une embrasure de part à d'autre de l'entrée. L'accès était composé d'un pont dormant en bois reposant sur des piles de pierres taillées. Un pont-levis à flèches et à chaînes complétait l'ensemble peint en rouge, couleur des ouvrages en bois dans les fortifications de l'époque. En cas d'attaque, afin de contrecarrer la vulnérabilité des chaînes qui, une fois brisées, laissaient le passage ouvert, de lourds vantaux cloutés (non restitués ici) pouvaient être fermés, obstruant l'entrée dans l'enceinte de la redoute.
L'inconvénient d'un tel système était surtout la putrescibilité du bois, phénomène d'autant plus accru du fait de la proximité immédiate de la mer, nécessitant régulièrement la réfection des tabliers des ponts. C'est pourquoi au XIXe siècle l'accès sera modifié par un pont en béton.
L'inconvénient d'un tel système était surtout la putrescibilité du bois, phénomène d'autant plus accru du fait de la proximité immédiate de la mer, nécessitant régulièrement la réfection des tabliers des ponts. C'est pourquoi au XIXe siècle l'accès sera modifié par un pont en béton.
Les courtines
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Auparavant ceintes d'une protection hydraulique alimentée par la mer située à proximité, les courtines de la redoute de l'Aiguille sont désormais à demi enfouies dans un remblai de terre. Creuser le comblement des anciens fossés permettrait probablement de retrouver des artéfacts intéressants.
La courtine sud-ouest visible ici possédait une large banquette de tir dite à barbette car dépourvue d'embrasure, à l'instar de la courtine nord-est. Le parapet ainsi abaissé offrait une vaste vue panoramique sur le pertuis. De nos jours une levée de terre obstrue la vue. Sous la courtine sud-ouest se situe encore aujourd'hui le magasin à poudres, voûté à l'épreuve des bombes. Il est bien conservé.
La courtine nord-ouest est toujours constituée de sept embrasures mais elles aussi bouchées avec le temps.
La courtine sud-ouest visible ici possédait une large banquette de tir dite à barbette car dépourvue d'embrasure, à l'instar de la courtine nord-est. Le parapet ainsi abaissé offrait une vaste vue panoramique sur le pertuis. De nos jours une levée de terre obstrue la vue. Sous la courtine sud-ouest se situe encore aujourd'hui le magasin à poudres, voûté à l'épreuve des bombes. Il est bien conservé.
La courtine nord-ouest est toujours constituée de sept embrasures mais elles aussi bouchées avec le temps.
Les rampes d'artillerie
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Pour acheminer à leur poste les lourds canons montés sur des affûts de côte, il était indispensable d'avoir au minimum une rampe à faible pente. La redoute de l'Aiguille en comptait deux, à gauche et à droite de l'entrée, créant une symétrie parfaite.
Si la rampe sud est relativement bien conservée, on ne peut en dire autant de la rampe est, défigurée par les vestiges d'un ancien bâtiment certainement bâti au cours du XIXe siècle. La porte située à côté permettait l'accès aux latrines, voûtées en berceau.
Si la rampe sud est relativement bien conservée, on ne peut en dire autant de la rampe est, défigurée par les vestiges d'un ancien bâtiment certainement bâti au cours du XIXe siècle. La porte située à côté permettait l'accès aux latrines, voûtées en berceau.
La caserne
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Édifice aujourd'hui disparu, la caserne occupait longitudinalement une bonne partie de la cour intérieure (32 m x 22 m), laquelle disposait d'un puits. Les hommes y prenaient leurs quartiers en temps de guerre ; en temps de paix seul un gardien y logeait.
L'agencement intérieur se divisait en cinq pièces :
- une chambre pour le capitaine ;
- une prison attenante ;
- une grande chambre pour les soldats servant aussi de corps de garde ;
- un logement pour le gardien ;
- une pièce supplémentaire pouvant faire office d'arsenal.
Chaque pièce de la caserne était chauffé par une cheminée (à l'exception de la prison qui bénéficiait toutefois de la chaleur immédiate de la chambre du capitaine).
Il ne subsiste de la caserne que l'ouverture de la porte de la chambre du capitaine et sa fenêtre (murée), ainsi que le mur transversal séparant la chambre des soldats du logement du gardien. En raison de son statut de monument historique, une reconstruction de la caserne semble exclue (notons cependant que l'aile sud du magasin aux vivres de la citadelle d'Oléron, bombardé durant la Libération, a été reconstruit en 2015 bien que cet ensemble fortifié soit classé monument historique depuis 1929).
L'agencement intérieur se divisait en cinq pièces :
- une chambre pour le capitaine ;
- une prison attenante ;
- une grande chambre pour les soldats servant aussi de corps de garde ;
- un logement pour le gardien ;
- une pièce supplémentaire pouvant faire office d'arsenal.
Chaque pièce de la caserne était chauffé par une cheminée (à l'exception de la prison qui bénéficiait toutefois de la chaleur immédiate de la chambre du capitaine).
Il ne subsiste de la caserne que l'ouverture de la porte de la chambre du capitaine et sa fenêtre (murée), ainsi que le mur transversal séparant la chambre des soldats du logement du gardien. En raison de son statut de monument historique, une reconstruction de la caserne semble exclue (notons cependant que l'aile sud du magasin aux vivres de la citadelle d'Oléron, bombardé durant la Libération, a été reconstruit en 2015 bien que cet ensemble fortifié soit classé monument historique depuis 1929).