Chronologie
Voici la chronologie abrégée des événements qui se sont déroulés entre les mois de juillet et d'octobre 1757, narrant les préparatifs de l'expédition britannique jusqu'à son retour en Grande-Bretagne. Les sources utilisées sont listées en bas de page.
Cette chronologie pourra être soumise à correction en fonction des nouvelles sources dépouillées.
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Mardi 12 juillet 1757
- Une flotte de guerre est en cours d'armement dans le port militaire britannique de Portsmouth. Elle doit escorter des navires de transport de troupes dans le cadre d’une expédition dont l’objectif est inconnu.
- Une rumeur prétend que les prisonniers français retenus dans le château de Portchester ont trouvé le moyen de s’enfuir et qu’ils se dirigent actuellement vers Portsmouth. Un grand nombre d’Anglais se rassemblent, prêts à les intercepter ; mais cette nouvelle n’est qu’une ruse des officiers enrôleurs pour recruter de force des matelots. Les volontaires se voient gratifiés d’une solde plus conséquente. |
Jeudi 21 juillet 1757
- Dans la matinée, 2 000 matelots supplémentaires sont pressés à Portsmouth.
Vendredi 22 juillet 1757
- Six mois de vivres sont embarqués à bord des navires de la flotte.
- Les portes de Portsmouth sont fermées et de nombreux officiers enrôleurs pressent ceux qui croisent leur chemin, puis les envoient le soir même à bord des navires de guerre.
- Les portes de Portsmouth sont fermées et de nombreux officiers enrôleurs pressent ceux qui croisent leur chemin, puis les envoient le soir même à bord des navires de guerre.
Lundi 25 juillet 1757
- Les régiments d'infanterie d’Howard (3rd Foot), Wolfe (8th Foot) et Kingsley (20th Foot), stationnés dans le camp de Bradford près de Dorchester, reçoivent l’ordre de se rendre dans un camp sur l’île de Wight, à proximité de la forêt de Newport (King’s Forest).
- 5 navires corsaires français attaquent le HMS Southampton, commandé par le capitaine Gilchrist. Le combat dure 3h. Gilchrist parvient à s’enfuir mais en raison de fortes avaries (son navire a notamment perdu tous ses mâts), il doit se retirer à Weymouth, d’où il venait. Le HMS Achilles met à la voile pour donner la chasse à ces corsaires. |
- De retour du Golfe de Gascogne, les vaisseaux HMS Royal George, commandé par le vice-amiral Edward Boscawen, et HMS Royal Sovereign, alors en route pour Portsmouth, croisent la route des 5 corsaires français. Mais le peu de vent les contraint à abandonner la poursuite.
Mardi 26 juillet 1757
- Le HMS Royal George, le HMS Royal Sovereign et le HMS Achilles arrivent à Portsmouth.
- Initialement, Edward Boscawen devait commander la flotte de guerre. Après un différend avec l’amiral Edward Hawke, Boscawen se retire. La flotte sera donc dirigée par Hawke lui-même, lequel aura pour vaisseau amiral le HMS Ramillies. Hawke aura sous ses ordres le vice-amiral Charles Knowles, qui montera le HMS Neptune, et le contre-amiral Thomas Broderick qui montera le HMS Princess Amelia.
- Les troupes d’infanterie seront commandées par le lieutenant-général Sir John Mordaunt, lequel aura sous ses ordres le major-général Henry Seymour Conway et le major-général Edward Cornwallis.
- La destination de cette expédition est encore un mystère.
- Initialement, Edward Boscawen devait commander la flotte de guerre. Après un différend avec l’amiral Edward Hawke, Boscawen se retire. La flotte sera donc dirigée par Hawke lui-même, lequel aura pour vaisseau amiral le HMS Ramillies. Hawke aura sous ses ordres le vice-amiral Charles Knowles, qui montera le HMS Neptune, et le contre-amiral Thomas Broderick qui montera le HMS Princess Amelia.
- Les troupes d’infanterie seront commandées par le lieutenant-général Sir John Mordaunt, lequel aura sous ses ordres le major-général Henry Seymour Conway et le major-général Edward Cornwallis.
- La destination de cette expédition est encore un mystère.
Mercredi 27 juillet 1757
Jeudi 28 juillet 1757
Vendredi 29 juillet 1757
- Les régiments d’Howard (3rd Foot), Wolfe (8th Foot) et Kingsley (20th Foot), auparavant stationnés près de Dorchester, débarquent à Cowes, au nord de l’île de Wight, après avoir embarqué sur des navires de transports à Southampton.
- Les régiments de Loudoun (30th Foot), Bentinck (5th Foot) et Amherst (15th Foot), stationnés près de Barham Downs non loin de Douvres, reçoivent l’ordre du War Office de rejoindre le camp de l’île de Wight. - En France on apprend la nouvelle de la préparation d’une expédition britannique qualifiée de « secrète » et l’on s’en amuse. A Londres, on chuchote que cette expédition aurait pour objectif un débarquement en Bretagne. |
Samedi 30 juillet 1757
Lundi 1er août 1757
Mardi 2 août 1757
- Des courriers font savoir que 7 régiments stationnent dans le camp de Newport : Howard (3rd Foot), Wolfe (8th Foot), Kingsley (20th Foot), Cornwallis (24th Foot), Home (25th Foot), Hodgson (50th Foot) et Brudenell (51st Foot).
- Le HMS Essex capture l’armateur français de 16 canons le Comte de Saint-Florentin à 3 lieues des îles Scilly et le remorque jusqu’à Portsmouth. |
Jeudi 4 août 1757
- Le vice-amiral Charles Knowles arrive à Portsmouth ; l’amiral Edward Hawke y est attendu le 7 du même mois.
Vendredi 5 août 1757
- A 10h, les régiments de Loudoun (30th Foot), Bentinck (5th Foot) et Amherst (15th Foot) débarquent à Cowes. Ils prennent immédiatement la direction de Newport.
- Des gardes sont postés tout autour de l’île pour empêcher toute désertion et aucun homme n’est autorisé à s’éloigner de plus d’un kilomètre du camp sans autorisation. |
Samedi 6 août 1757
- L’incertitude règne quant aux vaisseaux destinés à prendre part à l’expédition secrète. A cette date, ceux retenus sont :
- HMS Royal George (100)
- HMS Royale Ann (100)
- HMS Royal Sovereign (100)
- HMS Neptune (90)
- HMS Ramillies (90)
- HMS Barfleur (90)
- HMS Namur (90)
- HMS Royal William (80)
- HMS Princess Amelia (80)
- HMS Magnanime (80)
- HMS Burford (70)
- HMS Dublin (70)
- HMS Alcide (70)
- HMS Torbay (70)
- HMS Intrepid (70)
- HMS Medway (60)
- HMS America (60)
- HMS Achilles (60)
- HMS Dunkirk (60)
Dimanche 7 août 1757
- Martinho de Melo e Castro, envoyé extraordinaire du roi du Portugal à la Cour du roi de Grande-Bretagne, se rend à Portsmouth pour voir les navires. En raison de l’absence de l’amiral Edward Hawke, le contre-amiral Thomas Broderick le reçoit avec toutes les marques de distinction dues à son rang.
Lundi 8 août 1757
- L’amiral Edward Hawke arrive à Portsmouth avec 1 jour de retard.
Mardi 9 août 1757
- Le major-général Henry Seymour Conway arrive au camp de Newport.
- Le lieutenant-général Sir John Mordaunt passe les troupes du camp de Newport en revue. Il en est satisfait.
- Le lieutenant-général Sir John Mordaunt passe les troupes du camp de Newport en revue. Il en est satisfait.
Jeudi 11 août 1757
- Les transports de troupes quittent les Downs. Le vent est bon. Les amiraux estiment que la flotte sera prochainement prête ; le stationnement des troupes sur l’île de Wight ne devrait pas être long.
Vendredi 12 août 1757
- Les amiraux passent les équipages en revue.
- L’inspection des vaisseaux déclare le HMS Royal Ann et le HMS Royal Sovereign inaptes pour l’expédition.
- Le reste de la flotte appareille pour Spithead.
- L’inspection des vaisseaux déclare le HMS Royal Ann et le HMS Royal Sovereign inaptes pour l’expédition.
- Le reste de la flotte appareille pour Spithead.
Lundi 15 août 1757
- Le vice-amiral du Ponant Hubert de Brienne, marquis de Conflans reçoit l'ordre de Versailles de préparer sa flotte afin de la mettre à la voile ; elle est composée de 18 vaisseaux et de 4 frégates ; elle sera renforcée par 4 vaisseaux envoyés de Rochefort. Sa flotte pourra alors tenir tête à celle en cours de préparation à Portsmouth si elles venaient à engager le combat.
Mercredi 17 août 1757
- Les bâtiments de transports qui avaient quitté les Downs doivent y retourner en raison de vents qui sont devenus contraires.
Dimanche 21 août 1757
- Au camp, les généraux sont extrêmement assidus à exercer et à améliorer la discipline des troupes d'infanterie. Les soldats passent leurs journées aux combats simulés, attaques, retraites. Les ingénieurs font des retranchements, élèvent des batteries.
Lundi 22 août 1757
- La flotte de guerre mouille toujours à Spithead.
Mardi 23 août 1757
- Les transports sont toujours bloqués par les vents contraires.
- Dans l’attente, on envoie au vice-amiral Charles Knowles le corps surnuméraire de canonniers et bombardiers qu’il avait demandé.
- Dans l’attente, on envoie au vice-amiral Charles Knowles le corps surnuméraire de canonniers et bombardiers qu’il avait demandé.
Mercredi 24 août 1757
- Sur la nouvelle d’un départ prochain de la flotte de Spithead, le roi de France Louis XV envoie l’ordre en Bretagne et en Normandie de rassembler rapidement les troupes qui se trouvent dans ces provinces. Celles de Bretagne consistent en 13 bataillons dont 5 de milices.
- On accélère à Brest l’armement de l’escadre du vice-amiral de Conflans.
- On accélère à Brest l’armement de l’escadre du vice-amiral de Conflans.
Jeudi 25 août 1757
- A Dunkerque, on aperçoit ce qui semble être une flotte d’environ 150 voiles, que l’on prend pour le grand embarquement de Portsmouth. Il s’agit en fait d’une flotte de 104 bâtiments marchands qui reviennent de la Jamaïque et qui se dirigent vers les Downs sous l’escorte de deux vaisseaux de guerre britannique.
Vendredi 26 août 1757
- Les vents contraires bloquent toujours les navires de transport retenus aux Downs.
- En France, on prétend que les Britanniques veulent faire une descente sur les côtes normandes, mais aucune crainte n’effraie les Français.
- En France, on prétend que les Britanniques veulent faire une descente sur les côtes normandes, mais aucune crainte n’effraie les Français.
Samedi 27 août 1757
- Au camp de Newport, le lieutenant-général Sir John Mordaunt et les autres officiers généraux, accompagnés de Charles Lennox, duc de Richmond, qui servira dans cette expédition en qualité de lieutenant-colonel, observent les manœuvres des troupes et en sont satisfaits.
Lundi 29 août 1757
- La situation est toujours la même, les transports sont encore aux Downs. Le vent est toujours à l’ouest et souffle très fort, engendrant le doute parmi certains marins qui se demandent si les transports arriveront à appareiller.
- Les flottes françaises sont toutes en rade pour mettre à la voile au premier ordre qu’elles recevront de la Cour.
- Les flottes françaises sont toutes en rade pour mettre à la voile au premier ordre qu’elles recevront de la Cour.
Vendredi 2 septembre 1757
- Les bâtiments de transport, que les vents contraires retiennent aux Downs depuis une quinzaine de jours, ont enfin pu appareiller dans la matinée pour Portsmouth. La Cour d’Angleterre fait expédier des courriers aux amiraux et au général Mordaunt avec ordre de hâter l’embarquement et de faire voile sans délai.
Samedi 3 septembre 1757
- A 8h30, les navires de transport, escortés par 5 vaisseaux, se présentent devant Portsmouth.
Dimanche 4 septembre 1757
Lundi 5 septembre 1757
- La première brigade, composée des régiments de Howard (3rd Foot), Wolfe (8th Foot), Kingsley (20th Foot), Home (25th Foot) et Hodgson (50th Foot), quitte le camp de Newport et marche en direction de Cowes. Elle embarque dans la soirée.
- La corvette française l’Escarboucle, de 16 canons, qui croise à peu de distance de Portsmouth pour reconnaître l’état et la force de l’armement que l’on y prépare, est prise par le vaisseau HMS Isis qui l’amène à Guernesey. |
Mardi 6 septembre 1757
- La seconde brigade, composée des régiments de Bentinck (5th Foot), Amherst (15th Foot), Cornwallis (24th Foot), Loundon (30th Foot) et Brudenell (51st Foot), quitte le camp de Newport à son tour et embarque à bord des transports à Cowes.
- Dans la soirée, les transports rejoignent la flotte à Spithead. |
Mercredi 7 septembre 1757
- A 11h, l’ensemble de la flotte lève l’ancre. L'amiral Edward Hawke ouvre la marche, le vice-amiral Charles Knowles la ferme. La division du contre-amiral Thomas Broderick navigue sur les côtés, les transports sont au centre.
- Vers 16h, le vent tourne, obligeant la plupart des navires à jeter l’ancre au large de Saint Helens. - La flotte reprend sa route quelques temps plus tard. |
Jeudi 8 septembre 1757
Vendredi 9 septembre 1757
- Dans la matinée la flotte est hors de vue de l’île de Wight.
- Les hommes envisagent leur destination. Ils supposent dans un premier temps la Corse, mais les provisions prévues sont insuffisantes et beaucoup de bataillons français s’y trouvent. Ils envisagent la Martinique, mais là encore les provisions sont trop maigres pour cette destination et les coques des navires ne sont pas doublées pour lutter contre le taret.
- Les hommes envisagent leur destination. Ils supposent dans un premier temps la Corse, mais les provisions prévues sont insuffisantes et beaucoup de bataillons français s’y trouvent. Ils envisagent la Martinique, mais là encore les provisions sont trop maigres pour cette destination et les coques des navires ne sont pas doublées pour lutter contre le taret.
Samedi 10 septembre 1757
Dimanche 11 septembre 1757
Lundi 12 septembre 1757
Mardi 13 septembre 1757
- Vers 4h, la flotte croise au large de Lizard Point.
- Le HMS Southampton reparaît voiles déchirées et gréement brisé, avec la frégate Émeraude en remorque. Le pavillon anglais est hissé au-dessus des couleurs françaises. Trop endommagé, le HMS Southampton met le cap avec sa prise vers le port de Falmouth. |
Mercredi 14 septembre 1757
- La flotte se retrouve dans un épais brouillard au large de Brest. Les navires battent régulièrement le tambour et la cloche pour éviter de s’éperonner accidentellement. L'amiral Edward Hawke fait tirer le canon toutes les heures pour faire connaître sa position.
- Au cours de la nuit et en raison du brouillard, les divisions du vice-amiral Charles Knowles et du contre-amiral Thomas Broderick perdent de vue la division de l’amiral Edward Hawke et mettent par erreur le cap à l’ouest. |
Jeudi 15 septembre 1757
- Le brouillard s’éclaircit un peu mais la brume reste épaisse.
- A 13h, un signal est donné aux capitaines des navires de se rendre à bord du HMS Ramillies, vaisseau de l’amiral Edward Hawke. - A 14h, les divisions du vice-amiral Charles Knowles et du contre-amiral Thomas Broderick se joignent de nouveau à la flotte. - A bord du HMS Ramillies, les premiers ordres de débarquement sont délivrés : |
« Aussitôt que les vaisseaux mouilleront pour la descente les colonels joindront immédiatement leurs corps.
Les grenadiers et les compagnies détachées seront probablement les premières à descendre, ainsi ils doivent être les premiers prêts, après eux les bataillons selon leur rang, ou selon leur situation la plus ou moins convenable.
Chaque vaisseau fera descendre dans ses esquifs des officiers à proportion de ses gens.
Le soldat aura deux bons fusils et 36 coups à tirer, excepté les grenadiers et les compagnies détachées qui en auront le double.
Le premier corps qui mettra pied à terre doit être accompagné d’un ingénieur, et avoir avec soi des instruments propres à faire des retranchements ; il doit être pourvu de ses haches et de ses crochets et avoir ses provisions de biscuit et de fromage pour deux jours et ses flacons.
Les bâtiments qui ont le même régiment à bord mouilleront aussi près l’un de l’autre qu’il sera possible.
On tiendra prêt à débarquer du biscuit, du fromage et du bœuf pour 6 jours de subsistance pour toutes les troupes qui se trouveront à terre.
L’artillerie légère sera débarquée aussitôt qu’il sera possible ; les vaisseaux d’ordonnance mouilleront pareillement près les uns des autres et leurs esquifs ne serviront qu’aux transports de l’artillerie et des outils de la tranchée.
Aussitôt qu’on se sera emparé d’un poste sur la côte, l’ingénieur en chef tracera un retranchement pour assurer les provisions, les magasins, la grosse artillerie, la poudre ou autres choses nécessaires à l’armée ; on débarquera tout de suite les tentes, les couvertures, les casaques, les havresacs, le reste des outils de tranchée, les munitions de réserve, les provisions, les échelles, les pétards, etc. afin que rien ne retarde l’exécution de l’entreprise.
Lorsque les troupes seront à terre, on y débarquera outre les havresacs, une tente, 2 couvertures et un chaudron pour 8 hommes, une tente de soldat pour les officiers d’une compagnie.
L’armée en marche, toutes les tentes seront transportées par des soldats jusqu’à ce qu’on ait trouvé de meilleurs moyens, chaque soldat n’aura qu’une chemise, une paire de souliers et une paire de bas dans son havresac.
Il ne sera permis à aucune femme de mettre pied à terre que le général ne l’ait ordonné.
Il restera à bord de chaque bâtiment de transport une personne qui aura soin du bagage appartenant aux officiers et aux soldats jusqu’à ce qu’on le demande.
Dans toutes les rencontres où l’on pourra supposer que l’ennemi fera face, le lieutenant général ordonne que le corps qui doit faire l’attaque marchera avec vigueur et ne fera feu que fort près de l’ennemi ; et dans toutes les occasions le général ordonne aux troupes de courir sus à l’ennemi, la baïonnette au bout du fusil, façon d’attaquer à laquelle la force supérieure et le courage des troupes britanniques ne sauraient manquer de réussir.
On doit s’attendre que les troupes trouveront sur les côtes un certain nombre de milices qu’il leur sera aisé de disperser.
Les premières pièces d’artillerie dont on aura besoin seront celles de 3 et 6 livres de balle et les obusiers ; ainsi il faudra qu’on les tienne prêtes au moment où les navires mouilleront.
On nommera des officiers de marine pour la direction des esquifs qui transporteront les gens à terre, et les officiers de terre auront soin que l’on remplisse exactement les ordres que ceux de la marine auront donné aux équipages des esquifs.
Les esquifs seront rangés par direction sous les ordres de leurs officiers respectifs.
On laissera à bord des bâtiments tous les soldats qui ne seront point en état de servir. »
Vendredi 16 septembre 1757
- La matinée est toujours embrumée.
- A 11h, un vaisseau français non identifié se retrouve par erreur au milieu de la flotte en raison du brouillard. Il est pris en chasse par le HMS Coventry et le HMS Royal William, mais parvient rapidement à s'échapper. - Le brouillard se dissipe au cours de la journée. |
Samedi 17 septembre 1757
- La route suivie par la flotte semble confirmer que l’expédition a pour but de faire une descente à Rochefort et La Rochelle, afin de détruire l’arsenal du roi Louis XV, ruiner le commerce avec la Nouvelle-France et de couper tout approvisionnement vers cette colonie.
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Lundi 19 septembre 1757
- A 20h, la flotte reçoit l’ordre de jeter l’ancre malgré un vent favorable et une soirée claire. La terre est à une vingtaine de lieues par proue.
- A 23h, le vaisseau hôpital HMS Thetis semble en feu en raison d'une forte fumée qui se dégage d'entre les ponts. Un signal de détresse est prêt à être envoyé lorsque le maître canonnier découvre l'origine : un morceau de chiffon enroulé autour d'une bougie est en train de brûler dans le bougeoir. Le responsable, qui s'était endormi, est sévèrement puni. |
Mardi 20 septembre 1757
- Vers 4h, après 8 heures de panne, la flotte remet à la voile.
- Vers 15h, la flotte se trouve à 7 lieues de l’île d’Oléron ; celle-ci est visible depuis les navires. - Vers 16h, un vaisseau de guerre français, le Hardi, de retour de Saint-Domingue, se retrouve par hasard au milieu de la flotte britannique, croyant qu'il s'agit d'un convoi. Personne ne semble remarquer sa présence, aucun signal de chasse n’est donné, laissant le temps au Hardi le temps de reconnaître sa méprise et de déployer l’ensemble de sa voilure. Seulement alors le HMS Magnanime, le HMS Torbay et le HMS Royal William se mettent à le poursuivre, mais le français est déjà hors de portée et arrive à se réfugier sain et sauf dans la Garonne. |
- A 20h, le phare de Chassiron est en vue, des batteries françaises font feu.
- A 21h, on bat la générale à Rochefort sur l'apparition de la flotte britannique dans le pertuis.
- Au cours de cette journée, le vaisseau le Prudent de 74 canons qui doit se joindre à l'escadre de M. de Conflans et le Capricieux de 64 canons qui doit faire route vers Brest rentrent en Charente pour faire office de batteries flottantes.
- A 21h, on bat la générale à Rochefort sur l'apparition de la flotte britannique dans le pertuis.
- Au cours de cette journée, le vaisseau le Prudent de 74 canons qui doit se joindre à l'escadre de M. de Conflans et le Capricieux de 64 canons qui doit faire route vers Brest rentrent en Charente pour faire office de batteries flottantes.
Mercredi 21 septembre 1757
- Toute la journée la flotte navigue dans le pertuis d’Antioche entre les îles d’Oléron et de Ré.
- 300 hommes du régiment de Bigorre commandés par le lieutenant-colonel M. de Michelet arrivent à Fouras. 2 bataillons du même régiment gardent le logis du Pont de la Pierre, près d'Angoulins et Châtelaillon.
- Vers 19h, la flotte jette l’ancre au large de l’île de Ré du côté du platin d’Ars.
- Le lieutenant-général Sir John Mordaunt, commandant les troupes d'infanterie, annonce les ordres suivants à bord du HMS Ramillies :
- 300 hommes du régiment de Bigorre commandés par le lieutenant-colonel M. de Michelet arrivent à Fouras. 2 bataillons du même régiment gardent le logis du Pont de la Pierre, près d'Angoulins et Châtelaillon.
- Vers 19h, la flotte jette l’ancre au large de l’île de Ré du côté du platin d’Ars.
- Le lieutenant-général Sir John Mordaunt, commandant les troupes d'infanterie, annonce les ordres suivants à bord du HMS Ramillies :
« Sa Majesté m’ayant autorisé par une patente signée de sa propre main de publier tels ordres et tels règlements qui pourraient être propres à être observés par les officiers et soldats du corps que je commande ; comme aussi de punir de mort ou autrement tous transgresseurs selon la nature du délit ; et comme le succès de cette importante descente sur la côte de France pourra dépendre beaucoup du bon ordre et de la discipline qu’observeront les officiers et les soldats, il me paraît fort nécessaire pour l’exécution des ordres de Sa Majesté ainsi que pour la sûreté et l’honneur des troupes que je commande d’établir les règlements et les ordres suivants, et de déclarer en même temps qu’il n’y aura point de pardon pour ceux qui les transgresseront.
Il ne sera permis à aucun soldat de passer de jour ou de nuit les sentinelles du camp, à moins qu’il ne soit accompagné d’un officier ; tout homme qui le tentera sera fusillé sur-le-champ.
On observera dans la marche l’ordre le plus exact et tout soldat qui sans la permission de son officier s’écartera à quelque occasion que ce soit sera puni de mort.
Lorsqu’un soldat aura la permission de son officier de s’écarter de son poste ou de la division, un officier non breveté sera chargé de le conduire.
Toute maraude et tout pillage sans la permission du commandant en chef sera puni de mort et l’on usera de la dernière sévérité à l’égard de tous autres excès et irrégularités ; d’un autre côté le général s’étudiera à récompenser le mérite.
L’ivresse sera punie avec la dernière rigueur, particulièrement envers ceux qui seront trouvés ivres dans le tems du service.
Ceux qui iront chercher de l’eau, du bois, des provisions, des munitions, des outils et autres choses seront commandés par un officier breveté et ces officiers répondront de leur conduite au général.
Les officiers brevetés ou non brevetés et les soldats en service sont tenus d’être exacts et vigilants, et il leur est défendu de s’écarter de leurs postes ou de leurs détachements sous quelque prétexte que ce soit.
Tout soldat de quelque corps qu’il soit obéir aux officiers de son régiment sans distinction et tout homme fera de son mieux pour le service de Sa Majesté en cette importante occasion.
Un officier de chaque compagnie fera l’appel 4 fois dans l’espace de 24 heures, entre autres 2 fois entre la retraite et le service.
Les officiers aux gardes et les postes avancés feront l’appel à toutes les 2 heures, et tout officier breveté ou non breveté qui ne se trouvera pas présent à cet appel sera mis immédiatement en conseil de guerre et puni de mort ou autrement selon qu’il en sera jugé par le Conseil.
Tout soldat qui prodiguera les munitions sans ordre sera réputé avoir contrevenu aux ordres militaires et puni en conformité, et tout homme qui s’écartera de son drapeau sous prétexte qu’il manque de munitions ou pour quelque autre cause que ce soit mourra.
Il est défendu sous les peines les plus sévères aux soldats d’en agir d’une manière inhumaine, barbare et brutale envers les habitants du pays ; à quelque ouvrage qu’on l’emploie il doit s’en acquitter avec tout le soin et la diligence possible ; l’officier et le soldat doivent concourir de tout leur cœur à tout ce qui tend au bien public.
Le général ne doute nullement que les troupes ne s’acquittent avec autant de promptitude que de résolution de toutes les parties du service et que Sa Majesté et la Nation ne soient satisfaits de leur conduite et de leur valeur, au point de se persuader qu’il n’a rien manqué de leur part pour assurer le succès.
Tout officier qui se distinguera en quelque rencontre peut compter sur l’approbation et l’attention du général et qu’il ne manquera de le recommander fortement à Sa Majesté et au Duc, et afin qu’il puisse avoir la satisfaction de rendre cette justice aux officiers sous ses ordres, il s’attend que les commandants des corps lui rapporteront dans toutes les occasions ce qu’il n’aura pu par lui-même observer.
Tout détachement parti ou bataillon qui aura fait paraître une résolution peu commune peut s’attendre au crédit qui lui en viendra et que l’on rendra un compte fidèle de leurs actions. »
Jeudi 22 septembre 1757
- A 7h, la division du vice-amiral Charles Knowles patrouille dans le pertuis d’Antioche, prêt à faire feu.
- A 8h, le reste de la flotte lève l’ancre à son tour et se rend dans la rade des Basques. - A 9h, le signal est donner de jeter l’ancre faute d’assez de vent. La flotte reprend sa route quelques temps plus tard. - A 12h, la flotte est contrainte une deuxième fois de jeter l’ancre. - A 15h, la flotte remet à la voile, avançant entre les îles d’Oléron et de Ré. - Vers 18h30, des vaisseaux britanniques se présentent devant Fouras. M. du Pin de Bélugard, capitaine de vaisseau qui commande le fort de Fouras, s’occupe à construire les plateformes avec 2 détachements de Béarn, de Bigorre, soit 300 hommes, et environ 700 gardes-côtes. |
- Dans la province se trouvent les régiments de Languedoc, de Corse et les grenadiers royaux de Bruslard sur l’île de Ré ; les régiments de Rouergue, un bataillon de milice et les gardes-côtes sur Oléron ; le régiment de La Sarre et quelques gardes-côtes sous les ordres du marquis de Surgères sur les bords de la Charente au-dessus de Rochefort et les régiments de Royal-Dragons, Béarn, Bigorre, quelques milices du bataillon de Rennes et trois capitaineries gardes-côtes formant environ 1 200 hommes de compagnies détachées ; le reste des paysans de la campagne ou compagnies du guet sur les côtes depuis Charon jusqu’à Rochefort.
- A 22h, les divisions de l'amiral Edward Hawke et du contre-amiral Thomas Broderick sont à l'ancre à 2 lieues de La Rochelle en formant une chaîne depuis la pointe de Sablanceaux jusqu'à celle des Minimes. La division du vice-amiral Charles Knowles stationne dans le pertuis d’Antioche, non loin de l'île d'Aix.
- A 22h, les divisions de l'amiral Edward Hawke et du contre-amiral Thomas Broderick sont à l'ancre à 2 lieues de La Rochelle en formant une chaîne depuis la pointe de Sablanceaux jusqu'à celle des Minimes. La division du vice-amiral Charles Knowles stationne dans le pertuis d’Antioche, non loin de l'île d'Aix.
Vendredi 23 septembre 1757
- A 6h ou 7h, le lieutenant-général de Langeron arrive à Fouras avec 300 hommes et 6 piquets des régiments de Béarn et de Bigorre, cette place étant la partie de la côte la plus à portée pour favoriser la descente ennemie.
- A Fouras, plusieurs retranchements sont construits, la redoute de l’Aiguille est améliorée : comme le profil de cette redoute n’est pas assez élevé pour empêcher l’escalade, Langeron fait ajouter un chemin-couvert à environ 10 mètres du fossé. La redoute est alors armée de 16 pièces de 24 livres. Les batteries reçoivent 22 pièces de 6 et un camp est établi dans le Bois-Vert. - M. du Poyet commande 4 bataillons de 800 hommes au Vergeroux. |
- A 10h, l’avant-garde du vice-amiral Charles Knowles, composée entre autres unités des vaisseaux HMS Neptune, HMS Magnanime, HMS Barfleur, HMS Torbay et HMS Royal William met à la voile et se dirige vers l’île d’Aix. Des batteries oléronaises tentent de les atteindre en vain.
- A 11h, le maréchal de Sennecterre se rend à Angoulins où campent 2 500 gardes-côtes.
- Au cours de la matinée, l’amiral Edward Hawke observe près de la terre au sud-est de l’île d’Aix un vaisseau de guerre français qu’il suppose être le Prudent. Il lance le HMS America, le HMS Achille et le brûlot Pluto à ses trousses. Le vaisseau français entre alors en Charente se mettre à l’abri.
- A 12h, le HMS Magnanime s’avance vers le fort de la Rade qui tire un feu nourrit sur le vaisseau. Ce dernier ne réplique pas.
- A 12h30, la batterie de Tridoux, sur l’île d’Aix, tire sans succès sur le HMS Jason à bord duquel se trouvent les soldats du régiment d’Howard (3rd Foot) prêts à débarquer sur la côte insulaire. Le HMS Jason vire de bord et rejoint l’avant-garde. Au même instant le HMS Magnanime s’avance du fort, reçoit le feu des Français mais ne riposte pas. Le fort est alors défendu par 4 compagnies de la milice de Poitiers et une centaine de matelots débarqués de la frégate la Mutine.
- A 13h10 le HMS Magnanime s’embosse à une quarantaine de toises (environ 80 m) le long du flanc sud-est du fort et se met à le canonner pendant 35 minutes. Il est rejoint par le HMS Barfleur qui canonne le fort en son centre à grande distance et par le HMS Neptune qui se range le long du flanc nord-ouest du fort, là-même où une galiote tire ses bombes sur la défense française qui se révèle vite débordée et sans artillerie.
- A 13h45, le fort abaisse ses couleurs et se rend.
- Le régiment d’Howard (3rd Foot) débarque sur l’île d’Aix et fait prisonnier la garnison du fort composée de 600 hommes. Les Britanniques trouvent dans le fort 8 mortiers de 14 pouces et 30 canons, dont 16 de 8 livres et le reste de 14 livres.
- Le HMS Magnanime a été endommagé dans ses mâts et agrès et compte 34 morts et 58 blessés ; le HMS Barfleur, 7 morts et 16 blessés et la galiote 4 morts et 9 blessés. La garnison du fort a perdu 1 homme, 7 ou 8 autres sont blessés (d'autres sources indiquent que le HMS Magnanime a 2 soldats tués et 11 marins blessés).
- A 19h, le régiment Royal-Dragons est dirigé vers Fouras, dans la crainte que les Britanniques ne viennent attaquer et entrer en Charente.
- Vers 22h, la flotte appareille ; elle forme une ligne de bataille entre Coudepont et les Minimes. Le but britannique est visiblement de débarquer sur la côte.
- A Rochefort, on roule sur les remparts 73 pièces de canon. Les équipages des navires du port sont distribués sur les batteries de côte. Les bouées et balises sont retirées de l'embouchure de la Charente.
- L'intendant de Rochefort, de Ruis-Embito, fait évacuer les archives du port sur Saintes sous la garde d'un bataillon de miliciens de Rennes appelé de Laleu.
- A 11h, le maréchal de Sennecterre se rend à Angoulins où campent 2 500 gardes-côtes.
- Au cours de la matinée, l’amiral Edward Hawke observe près de la terre au sud-est de l’île d’Aix un vaisseau de guerre français qu’il suppose être le Prudent. Il lance le HMS America, le HMS Achille et le brûlot Pluto à ses trousses. Le vaisseau français entre alors en Charente se mettre à l’abri.
- A 12h, le HMS Magnanime s’avance vers le fort de la Rade qui tire un feu nourrit sur le vaisseau. Ce dernier ne réplique pas.
- A 12h30, la batterie de Tridoux, sur l’île d’Aix, tire sans succès sur le HMS Jason à bord duquel se trouvent les soldats du régiment d’Howard (3rd Foot) prêts à débarquer sur la côte insulaire. Le HMS Jason vire de bord et rejoint l’avant-garde. Au même instant le HMS Magnanime s’avance du fort, reçoit le feu des Français mais ne riposte pas. Le fort est alors défendu par 4 compagnies de la milice de Poitiers et une centaine de matelots débarqués de la frégate la Mutine.
- A 13h10 le HMS Magnanime s’embosse à une quarantaine de toises (environ 80 m) le long du flanc sud-est du fort et se met à le canonner pendant 35 minutes. Il est rejoint par le HMS Barfleur qui canonne le fort en son centre à grande distance et par le HMS Neptune qui se range le long du flanc nord-ouest du fort, là-même où une galiote tire ses bombes sur la défense française qui se révèle vite débordée et sans artillerie.
- A 13h45, le fort abaisse ses couleurs et se rend.
- Le régiment d’Howard (3rd Foot) débarque sur l’île d’Aix et fait prisonnier la garnison du fort composée de 600 hommes. Les Britanniques trouvent dans le fort 8 mortiers de 14 pouces et 30 canons, dont 16 de 8 livres et le reste de 14 livres.
- Le HMS Magnanime a été endommagé dans ses mâts et agrès et compte 34 morts et 58 blessés ; le HMS Barfleur, 7 morts et 16 blessés et la galiote 4 morts et 9 blessés. La garnison du fort a perdu 1 homme, 7 ou 8 autres sont blessés (d'autres sources indiquent que le HMS Magnanime a 2 soldats tués et 11 marins blessés).
- A 19h, le régiment Royal-Dragons est dirigé vers Fouras, dans la crainte que les Britanniques ne viennent attaquer et entrer en Charente.
- Vers 22h, la flotte appareille ; elle forme une ligne de bataille entre Coudepont et les Minimes. Le but britannique est visiblement de débarquer sur la côte.
- A Rochefort, on roule sur les remparts 73 pièces de canon. Les équipages des navires du port sont distribués sur les batteries de côte. Les bouées et balises sont retirées de l'embouchure de la Charente.
- L'intendant de Rochefort, de Ruis-Embito, fait évacuer les archives du port sur Saintes sous la garde d'un bataillon de miliciens de Rennes appelé de Laleu.
Samedi 24 septembre 1757
- A 5h, 100 dragons du régiment de Culant se rassemblent à La Rochelle sur le glacis entre la porte Royale et la porte Dauphine.
- A 9h, les 100 dragons du régiment de Culant se rendent à Angoulins pour se joindre aux hommes déjà présents, commandés par le sieur de Torinville. Sur place, les dragons apprennent que les troupes ont levé le camp pour renforcer la défense aux environs de Rochefort. Les dragons reprennent leur route pour les retrouver. |
- A l’entrée de la garenne de Châtelaillon, les dragons mettent en déroute deux chaloupes britanniques qui sondent les côtes. Elles vont alors sonder la pointe de Châtelaillon. Les dragons se rendent alors à la batterie de Châtelaillon, constituée de 2 pièces d’artillerie, et à l’aide du curé du village tirent sur l’ennemi qui fuit définitivement.
- A 13h, un conseil de guerre se tient à bord du HMS Ramillies, vaisseau de l'amiral Edward Hawke.
- A 13h, un conseil de guerre se tient à bord du HMS Ramillies, vaisseau de l'amiral Edward Hawke.
Dimanche 25 septembre 1757
- A 2h, un courrier arrive de Fontainebleau et ordonne d’envoyer 4 bataillons du régiment des gardes-françaises et autant de gardes-suisses sur les côtes de l’Aunis. Ces troupes doivent se mettre en marche le 28 septembre.
- Tous les transports reçoivent l’ordre de naviguer jusqu’à l’extrémité nord-est de l’île d’Aix.
- Le régiment d’Howard (3rd Foot) quitte l’île et retourne à bord des transports.
- Trois équipes de mineurs travaillent à la destruction des fortifications de l’île d’Aix.
- Les Britanniques sont informés par les prisonniers de la présence de 16 bataillons et 30 000 miliciens déployés le long des côtes, que Rochefort est en état de défense et qu’un débarquement à Châtelaillon est vain en raison des marécages avoisinants. Les Britanniques suspectent une fourberie et ne tiennent pas vraiment compte de ces informations.
- Les vignes de l’île d’Aix sont pillées et le raisin amené à bord de la flotte.
- Afin de tromper les bâtiments français qui viendraient s’engager dans le Pertuis d’Antioche, les Anglais laissent le pavillon blanc flotter sur le fort d’Aix. Pour déjouer cette ruse, les Français éteignent les feux de Chassiron et de la pointe des Baleines ; puis ils placent des pavillons anglais à l’entrée des coureaux. Les batteries les plus proches de l’entrée du pertuis ont ordre de tirer dans les eaux des navires français qui se dirigeraient vers la rade afin de les obliger à rebrousser chemin.
- Tous les transports reçoivent l’ordre de naviguer jusqu’à l’extrémité nord-est de l’île d’Aix.
- Le régiment d’Howard (3rd Foot) quitte l’île et retourne à bord des transports.
- Trois équipes de mineurs travaillent à la destruction des fortifications de l’île d’Aix.
- Les Britanniques sont informés par les prisonniers de la présence de 16 bataillons et 30 000 miliciens déployés le long des côtes, que Rochefort est en état de défense et qu’un débarquement à Châtelaillon est vain en raison des marécages avoisinants. Les Britanniques suspectent une fourberie et ne tiennent pas vraiment compte de ces informations.
- Les vignes de l’île d’Aix sont pillées et le raisin amené à bord de la flotte.
- Afin de tromper les bâtiments français qui viendraient s’engager dans le Pertuis d’Antioche, les Anglais laissent le pavillon blanc flotter sur le fort d’Aix. Pour déjouer cette ruse, les Français éteignent les feux de Chassiron et de la pointe des Baleines ; puis ils placent des pavillons anglais à l’entrée des coureaux. Les batteries les plus proches de l’entrée du pertuis ont ordre de tirer dans les eaux des navires français qui se dirigeraient vers la rade afin de les obliger à rebrousser chemin.
Lundi 26 septembre 1757
- Un cutter et d’autres petites unités sont envoyés durant toute la journée pour sonder la Charente.
- Les Britanniques distinguent à la lunette une longue rangée de tentes à environ un mille au large, avec un campement de cavalerie, et voient les soldats français sur une éminence, d'autres marchant derrière le bois de Fouras. Le fort leur apparaît comme une solide fortification où le mouvement des hommes sur le parapet semble montrer des préparatifs efficaces. Les Britanniques sont mortifiés et réfléchissent à leur manque de réactivité due à des tergiversations depuis 6 jours, alors que chaque instant est précieux pour l'exécution de leur projet.
- En réalité La supériorité numérique apparente des Français sur la côte n'est qu'un subterfuge pour duper les Britanniques : le lieutenant-général de Langeron a demandé à ses hommes de retourner leur justaucorps régulièrement et de jouer les airs d'autres régiments afin de faire croire au grand nombre. Il n'y a en fait sur la côte de Fouras jusqu'au Vergeroux "que" 4 000 hommes : 6 piquets des régiments de Béarn et Bigorre, 300 hommes du régiment suisse de Hallwill, le régiment Royal-Dragons et 2 000 gardes-côtes.
- Sur la rive gauche de la Charente, M. de Surgères prend position avec un bataillon du régiment de La Sarre et 2 000 gardes-côtes.
- A La Rochelle se trouvent quelques hommes des régiments de Béarn et Bigorre, des hommes de la garde bourgeoise et 200 volontaires.
- M. de Rouffiac est chargé de la défense du platin d'Angoulins à l'aide de bataillons de Béarn et Bigorre et 2 000 gardes-côtes.
- A l'île de Ré, un bataillon du régiment de Languedoc, un du régiment Royal-Corse, 2 des grenadiers royaux de Bruslard, un de miliciens de Saint-Brieuc et 2 500 gardes-côtes.
- A l'île d'Oléron, 2 bataillons du régiment de Rouergue, un de la milice de Gascogne, un de la milice de Poitiers et 2 500 gardes-côtes.
- Les Britanniques distinguent à la lunette une longue rangée de tentes à environ un mille au large, avec un campement de cavalerie, et voient les soldats français sur une éminence, d'autres marchant derrière le bois de Fouras. Le fort leur apparaît comme une solide fortification où le mouvement des hommes sur le parapet semble montrer des préparatifs efficaces. Les Britanniques sont mortifiés et réfléchissent à leur manque de réactivité due à des tergiversations depuis 6 jours, alors que chaque instant est précieux pour l'exécution de leur projet.
- En réalité La supériorité numérique apparente des Français sur la côte n'est qu'un subterfuge pour duper les Britanniques : le lieutenant-général de Langeron a demandé à ses hommes de retourner leur justaucorps régulièrement et de jouer les airs d'autres régiments afin de faire croire au grand nombre. Il n'y a en fait sur la côte de Fouras jusqu'au Vergeroux "que" 4 000 hommes : 6 piquets des régiments de Béarn et Bigorre, 300 hommes du régiment suisse de Hallwill, le régiment Royal-Dragons et 2 000 gardes-côtes.
- Sur la rive gauche de la Charente, M. de Surgères prend position avec un bataillon du régiment de La Sarre et 2 000 gardes-côtes.
- A La Rochelle se trouvent quelques hommes des régiments de Béarn et Bigorre, des hommes de la garde bourgeoise et 200 volontaires.
- M. de Rouffiac est chargé de la défense du platin d'Angoulins à l'aide de bataillons de Béarn et Bigorre et 2 000 gardes-côtes.
- A l'île de Ré, un bataillon du régiment de Languedoc, un du régiment Royal-Corse, 2 des grenadiers royaux de Bruslard, un de miliciens de Saint-Brieuc et 2 500 gardes-côtes.
- A l'île d'Oléron, 2 bataillons du régiment de Rouergue, un de la milice de Gascogne, un de la milice de Poitiers et 2 500 gardes-côtes.
Mardi 27 septembre 1757
- 20 mineurs supplémentaires détachés de chaque régiment reçoivent l’ordre de travailler à la destruction des fortifications de l’île d’Aix.
- 40 soldats avec le fusil chargé montent la garde chaque soir sur le pont des navires de la flotte : on soupçonne les Français de vouloir envoyer des galiotes ou des brûlots à la nuit tombée.
- Dans la soirée un nouveau conseil de guerre a lieu à bord du HMS Ramillies.
- 40 soldats avec le fusil chargé montent la garde chaque soir sur le pont des navires de la flotte : on soupçonne les Français de vouloir envoyer des galiotes ou des brûlots à la nuit tombée.
- Dans la soirée un nouveau conseil de guerre a lieu à bord du HMS Ramillies.
Mercredi 28 septembre 1757
- Toute la matinée deux chaloupes canonnières françaises montées chacune d'une pièce de 24, l’Anguille et l’Aventure, croisent dans les eaux de Fouras. Le fort nourrit un feu contre des cutters qui sondent les eaux entre la côte continentale et le nord-est de l’île d’Aix.
- A 20h, après un conseil de guerre à bord du HMS Ramillies, on fait la lecture des ordres suivants aux soldats :
- A 20h, après un conseil de guerre à bord du HMS Ramillies, on fait la lecture des ordres suivants aux soldats :
« Les troupes se tiendront prêtes à descendre des bâtiments dans leurs esquifs à minuit ; il y aura un certain nombre d’esquifs, des vaisseaux de guerre destinés au service de chaque régiment sous les ordres d’un lieutenant ; ces esquifs et ceux du bâtiment de transport qui seront sous la direction d’un lieutenant d’infanterie recevront les grenadiers, les piquets, une, deux ou autant de compagnies qu’elles pourront contenir. Le commandant de chaque régiment mettra pied à terre avec le premier détachement ; on aura soin que les soldats ne soient pas trop pressés dans les esquifs.
Les rameurs seront pour la plupart des soldats, qui après le premier débarquement retourneront à leur corps et iront et viendront jusqu’à ce que le tout, hommes, provisions, tentes, bagages &c. seront à terre en conformité des ordres du 18 septembre lorsque la 1ère partie de chaque régiment se trouvera embarquée, il faudra se rendre sans bruit au rendez-vous assigné à la division et toute la division y recevra ses ordres d’un capitaine de vaisseau de guerre auquel il faudra obéir exactement en tous points.
L’attaque de l’île d’Aix est un bel exemple est le général se promet que les troupes tâcheront d’imiter le sang-froid et la valeur décidée que l’on a fait paraître à cette occasion.
Il est défendu au soldat tant qu’il sera dans les esquifs de faire feu sous quelque prétexte que ce soit, mais il attendra jusqu’au moment qu’il puisse joindre l’ennemi la baïonnette au bout du fusil.
On distribuera 8 mantelets par régiment et les officiers commandants en disposeront pour mettre en cas de besoin les esquifs et les rameurs à couvert des coups de mousquet, et débarqueront le plus doucement et dans le meilleur ordre qu’il sera possible.
Les compagnies se formeront et se tiendront prêtes à attaquer tous ceux qui se présenteront.
L’ingénieur en chef, le quartier maître général et ses députés mettront pied à terre avec le 1er corps qui débarquera immédiatement après le deuxième débarquement, on mettra à terre les outils propres pour les retranchements. M. Wood, contrôleur d’artillerie, est nommé pour donner les ordres à l’ingénieur en chef, au capitaine de l’artillerie et à chaque branche de ce département. On lui obéira.
Chaque régiment enverra immédiatement le nombre de tentes qu'il aura de reste en comptant une tente pour 8 hommes, suivant l’ordre du 15.
Le colonel Kingsley se tiendra prêt à marcher avec les grenadiers après leur débarquement avec 2 officiers, le major Farquahar et Sir William Boothby, lieutenant-colonel.
Chaque régiment recevra du garde d’artillerie 10 chevaux de frise et les enverra prendre incessamment. »
Jeudi 29 septembre 1757
- A 2h, en raison d'une houle devenue extrêmement forte, l'ordre est donné aux soldats transis de froid par l'attente de quitter les barques et de regagner leurs bâtiments de transport respectifs. Le débarquement est avorté.
- A 5h, deux bataillons de gardes-françaises se mettent en marche. Les deux autres doivent prendre la route le lendemain. Les gardes-suisses partent dans le même temps. Ils doivent être suivis par un détachement de la cavalerie de la Maison du roi. |
- A 10h, une galiote britannique vient se placer devant le fort de Fouras. Elle tire cinq bombes qui ne portent pas. Les Français ripostent en envoyant les chaloupes canonnières l'Anguille et l'Aventure. La galiote est endommagée par le feu des canonnières ; le HMS Coventry est envoyé pour prendre la galiote en remorque et la met à l'abri à l'île d'Aix au large de Jamblet.
- A 14h, les Britanniques voyant leurs efforts inutiles se résignent à retourner en Angleterre. Des ordres destinés aux capitaines des transports disent que ceux-ci doivent se tenir prêts à suivre l’amiral Edward Hawke sur son signal et qu’aucune troupe ne doit débarquer sans de nouvelles instructions. Tous les navires de la division du vice-amiral Charles Knowles descendent en avant de l’île d’Aix.
- A 14h, les Britanniques voyant leurs efforts inutiles se résignent à retourner en Angleterre. Des ordres destinés aux capitaines des transports disent que ceux-ci doivent se tenir prêts à suivre l’amiral Edward Hawke sur son signal et qu’aucune troupe ne doit débarquer sans de nouvelles instructions. Tous les navires de la division du vice-amiral Charles Knowles descendent en avant de l’île d’Aix.
Vendredi 30 septembre 1757
- Les fortifications de l’île d’Aix sont détruites par les mines posées les jours précédents. 2 matelots et 2 soldats du régiment de Bentinck (5th Foot) sont tués dans les explosions. Un sergent, fauché par un gros éclat de pierre, a les deux cuisses cassées.
- Les Britanniques incendient également une maison au-delà du village de l'île d'Aix au lieu-dit "Beauséjour". - La flotte se reconstitue en une seule unité au large du platin d'Angoulins. |
Samedi 1er octobre 1757
- Entre 6h et 9h, les navires de la flotte lèvent l'ancre tour à tour.
- Les Britanniques ont embarqué les soldats et matelots du fort pour les faire prisonniers à Bristol. Les officiers français, sur l'honneur de ne pas combattre pendant les trois années à venir, sont laissés libres.
- Le maréchal de Sennecterre se rend sur l'île d'Aix et questionne deux officiers qui déclarent :
- Les Britanniques ont embarqué les soldats et matelots du fort pour les faire prisonniers à Bristol. Les officiers français, sur l'honneur de ne pas combattre pendant les trois années à venir, sont laissés libres.
- Le maréchal de Sennecterre se rend sur l'île d'Aix et questionne deux officiers qui déclarent :
« Les Anglais n'ont point fait leur descente parce qu'ils ont trouvé la côte trop plate et trop vaseuse ; ils n'ont point remonté la rivière parce qu'ils ont su que nos vaisseaux étaient obligés de se décharger de leur artillerie au moment de leur entrée dans la Charente ; ils n'ont pas bombardé nos forts parce que leurs bombes ne portaient pas assez loin ; ils ont extrêmement loué nos chaloupes canonnières et les avaient mises à 1 000 écus pour quiconque s'en emparerait. » |
« Quoique l'amiral anglais ait dit qu'il n'y eût pas assez d'eau sur nos parages, c'est un prétexte chimérique ; la maligne ayant été plus forte qu'on ne l'avait vue depuis deux mois. Le temps et le vent ont été à souhait pendant les huit jours qu'ils passèrent en rade de l'île d'Aix, et il faut en conclure qu'ils eurent aussi peur que nous. Le ravage fait à l'île d'Aix n'exigeait pas en effet une dépense de quarante millions puisqu'un seul vaisseau en aurait pu faire autant. » |
Lundi 3 octobre 1757
- La Cour de France envoie l'ordre aux flottes de Brest et de Rochefort de se mettre en mer, ainsi qu'aux armateurs, pour se jeter sur la flotte britannique.
Mardi 4 octobre 1757
- Le commissaire des guerres Garnier se rend à l'île d'Aix et dresse un procès-verbal sur les destructions commises par les Britanniques :
« Le soldat a pillé l’habitant, a cassé tous ses meubles, éventré tous les lits, répandu la plume par terre, emporté la couette et les rideaux de laine, les couvertes de leurs lits et tout le linge qu’ils ont trouvé, dépouillé les habitants, emporté aussi la tapisserie du curé du lieu, tous ses livres qui étaient considérables ont été pris par leurs Ministres, brisé toutes les portes des maisons, ainsi que toutes les vitres, tout le vin et l’eau de vie a été bu en partie, le reste défoncé par les officiers et répandu par terre pour que le soldat ne fut pas toujours ivre.
« Ils ont brûlé une maison par delà le village dans l’île appelée Beauséjour, il y avait dans cette maison beaucoup de vin, de l’eau de vie et des fournitures de plus où couchaient 100 hommes, toute la maison, les meubles et les servitudes ont été brûlés, il n’y reste que les murs.
« On avait porté dans les souterrains les malades de l’hôpital à cause que les boulets dans tout le temps de l’attaque donnaient sur l’hôpital, qui ont même endommagé une salle.
« A la prise du fort, les soldats sont entrés dans les casemates où étaient les chirurgiens et malades, ils ont bu d’abord l’eau de vie qui y était, ont pris la caisse des instruments, brisé le coffre de chirurgie, renversé les remèdes et emporté tout ce qu’ils ont trouvé.
« Ils ont aussi emporté la cloche de l’église et celle du donjon, ont abattu le clocher, haché à coups de sabre le tableau de l’autel, brisé le tabernacle, la chaire, et tous les bans de l’église, entré dans un souterrain où il y avait la chapelle de la Vierge, brisé sa statue, le tabernacle et tous les pilastres qui servaient d’ornement au souterrain, fait leurs besoins dans 6 bénitiers, ont ensuite pris la croix et les bannières, se sont promenés avec partout dans le village et les ont rompus à la fin de leur course et jetés dans la mer. »
Mercredi 5 octobre 1757
- La cavalerie de la Maison du roi reçoit contrordre, tout comme les gardes-françaises et les gardes-suisses qui étaient en marche pour La Rochelle font demi-tour.
Vendredi 7 octobre 1757
- L'ensemble de la flotte est de retour en Angleterre à Spithead. Une partie des transports se rend aux Downs par une forte tempête de nord-ouest.
- Le peuple britannique est mécontent de ce coûteux échec militaire.
- Le peuple britannique est mécontent de ce coûteux échec militaire.